La cour d’appel de Poitiers s’est donné le temps. Elle rendra son verdict lundi 4 avril 2016 concernant le procès en appel des anciens élus de la Faute-sur-Mer, dans l’affaire Xynthia.
Quatre mois d’attente. La Cour d’appel de Poitiers rendra son verdict ce lundi 4 avril sur le procès Xynthia, dans lequel d’anciens élus de la Faute-sur-Mer sont jugés pour homicides involontaires liés au passage de la tempête du même nom. Pou rappel, Xynthia, c’est 29 victimes dans la nuit du 27 au 27 février 2010, suite à des vents violents couplés à une marée haute de vives-eaux. Mais c’est aussi 2,5 milliards d’euros de dommages matériels et 600 maisons submergées par une vague de 2,8 mètres.
Le tribunal correctionnel des Sables d’Olonne avait, le 12 décembre 2014, en première instance, condamné René Marratier, ancien maire de La Faute-sur-Mer, à quatre ans de prison ferme. Son adjointe avait elle écopée de deux ans ferme. Selon ce jugement, ils sont coupables d’avoir encouragé une politique d’urbanisation dans des zones à fort risque, et de s’être délibérément opposés aux tentatives de la préfecture de faire établir un plan de prévention des risques d’inondation (PPRI).
Au contraire, les service de l’Etat étaient sortis indemnes de cette première instance. Le directeur des territoires et de la mer avait été relaxé. Le service d’instruction des permis de construire avait lui bien été reconnu fautif de ne pas avoir exercé un contrôle de légalité strict dans la délivrance de ces permis de construire en zone inondable, mais le juge a considéré que c’était bien le maire et son adjointe les fautifs, puisque c’est eux qui ont signé les permis, en toute connaissance de cause.
Le risque pénal appliqué aux élus locaux
Le jugement de première instance avait été dans l’ensemble très critiqué du fait notamment d’une excessive sévérité au regard de la jurisprudence habituellement rendue en la matière. Cette décision inquiète surtout car elle implique le fait que le maire répond pénalement de la protection des populations contre les risques naturels, même au titre d’ouvrages de défense qui ne ressortent pas de sa compétence, de l’organisation de secours qui dépassent ses moyens, ou encore de règles d’urbanisme relevant du seul pouvoir préfectoral.
Ainsi, si la condamnation du maire était confirmée en appel, l’inquiétude des élus locaux quant à l’exposition juridique de leurs fonctions n’en serait qu’augmentée. Il y aurait donc un « avant » et un « après » Xynthia. Le rapport annuel 2015 de l’Observatoire SMACL des risques de la vie territoriale n’est d’ailleurs pas là pour rassurer les élus. Selon ce rapport, l’année 2014 aura été « une année record » puisqu’au cours de la dernière mandature, plus de 1100 élus locaux ont été poursuivis pénalement, toutes infractions confondues.
Une réponse à to “Procès Xynthia : le sort des anciens élus bientôt connu (lagazettedescommunes)”
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« Les victimes « ne sont pas dans la vengeance, elles attendent que les responsabilités soient reconnues et que leur statut de victime soit reconnu », insiste l’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, qui défend l’Avif, l’association des victimes, et 115 (des 146) parties civiles.
« Je ne connais pas un maire de France et de Navarre qui a eu un comportement pareil le jour d’une tempête. Il n’a pas pris la peine d’aller chercher un fax à sa mairie, un jour d’alerte rouge. C’est vraiment incompréhensible, injustifiable, ce n’est pas l’attitude normale d’un élu normal », estime-t-elle »
http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/vienne/poitiers/xynthia-decision-lundi-au-proces-en-appel-des-anciens-elus-de-la-faute-sur-mer-poitiers-966397.html