Archive pour la catégorie ‘Polémiques’
Au centre de la photo, les lotissements des Voiliers et des Doris, les plus cruellement touchés par les inondations du 28 février. : Philippe Chérel

Depuis dix ans, les menaces d’inondations à La Faute-sur-Mer étaient parfaitement connues des services de l’État et des élus. Rapports, études et comptes rendus de réunions le démontrent.
Enquête
Un mois après la tempête, qui a coûté la vie à vingt-neuf personnes à La Faute-sur-Mer (Vendée), une certitude s’impose : les risques étaient connus de tous. Dès le début des années 2000, les zones submersibles sont parfaitement identifiées dans un atlas des zones de submersion réalisé par les services de l’État.
Celle de La Faute-sur-Mer y est considérée comme « la plus dangereuse du département ». Depuis les années 1980, les municipalités successives ont bâti plus de 3 000 maisons derrière la digue en terre. « La rupture de celle-ci engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes », redoutait, en 2008, Stéphane Raison, ancien ingénieur de la DDE en Vendée.
L’inquiétude des écologistes
Ces avertissements n’ont pas ralenti le développement immobilier de la commune. Des permis de construire ont été accordés régulièrement. Notamment pour Les Voiliers, un lotissement de trente-cinq maisons, l’un des plus meurtris par la tempête. Il a été réalisé par la SARL Babin et consorts. Quand le conseil municipal s’est prononcé sur cette opération, Françoise Babin, membre de la famille et première adjointe en charge de l’urbanisme, a d’elle-même quitté la salle. « Tout s’est fait dans la légalité », rappelait René Marratier, le maire de La Faute, quelques jours après la tempête.
En septembre 2002, la commission des sites et des paysages de la Vendée donne ainsi un avis favorable au projet des Voiliers, qui sera suivi par l’État. Dans cette commission, siègent des élus locaux et du conseil général, ainsi que des représentants de l’État. Ce jour-là, comme le montre le procès-verbal, la question des inondations est abordée, mais on ne s’y éternise pas.
Les seuls à réellement s’inquiéter sont deux écologistes. Colette Maillet, à l’époque présidente de l’Association de défense de l’environnement en Vendée (Adeve), émet des doutes « sur la localisation du projet ». Elle s’abstiendra lors du vote.
De son côté, Hugues Destouche, conservateur de la réserve naturelle de Saint-Denis-du-Payré, s’oppose « en raison des risques de sécurité sur ce projet ». Pour rassurer tout le monde, René Marratier, le maire de La Faute, annonce « un programme de rehaussement des digues qui permettra de renforcer le tissu de prévention ».
En mars 2005, toujours à propos du lotissement des Voiliers, le commissaire-enquêteur exprime son avis. Favorable, là aussi. En tête de son argumentaire, « l’absence ou la quasi-absence de terrains à bâtir dans une commune très touristique », ce qui, à ses yeux, légitime le projet. Il relève aussi que ce lotissement, « une fois habité, viendra en relier deux autres et comblera, de ce fait, une dent creuse, inesthétique ». Il ajoute toutefois que l’endroit « est soumis à un niveau de risques d’inondations réels malgré les précautions prises ».
« Il est de notoriété que La Faute est protégée »
En juin 2006, toujours à La Faute, un lotissement voisin, le village des Doris, presque achevé, fait l’objet d’une procédure de régularisation. Autrefois, c’était l’ancien communal, avec ses troupeaux de vaches les pieds dans l’eau. Quand s’ouvre l’enquête publique, les quatre-vingt-cinq lots sont déjà construits à 90 %… Dans ses conclusions, le même commissaire-enquêteur évacue les craintes d’inondation : « Il est de notoriété que La Faute est protégée par une digue étroitement surveillée et entretenue […] qui vient d’être remodelée et surélevée. » Il conclut ainsi son courrier : « Vis-à-vis des inondations, le lotissement est sécurisé. » C’est en vain que l’Association pour la sauvegarde de la nature et de l’environnement du littoral de sud-Vendée (Asnel) tire la sonnette d’alarme. « Il serait temps de reconnaître que la capacité d’accueil de La Faute a atteint son maximum sous peine de compromettre la sécurité des gens et des biens », écrivait alors Jean Kahane, président de l’association.
Pas de plainte
Aujourd’hui, il renvoie tout le monde dos à dos: « Il y a manifestement un partage des fautes. » Nicolas Sarkozy, lors de sa venue en Vendée, le 16 mars, avec d’autres mots, n’exonérait personne, lui non plus. L’enquête dira s’ils ont vu juste.
Depuis le 28 février, le parquet des Sables-d’Olonne rassemble des éléments pour reconstituer le film de la catastrophe et vérifier tous les aspects administratifs du dossier, comme la validité des permis de construire. « C’est une enquête classique de constatation, explique Thierry Dran, le procureur de la République. On ne se pose pas la question des responsabilités. On n’en est pas là. »
Une association de victimes s’est constituée. Mais à ce jour, le procureur n’a été saisi d’aucune plainte. Le conseil muncipal de La Faute, lui, a voté une délibération le 24 mars pour s’adjoindre les services d’Olivier Metzner, un ténor du barreau parisien. « On prend les devants pour défendre La Faute », prévient le maire.
Philippe ECALLE et Renaud GARNIER.
La tempête a balayé les lotissements la nuit du 27 février, laissant au petit matin 29 victimes. Notre envoyée spéciale à La Faute-sur-Mer, Doan Bui, s’est procuré les procès-verbaux qui montrent que, des élus locaux aux services de l’Etat, tous ont fermé les yeux sur le danger de construire si près de la mer, en zone inondable.
La Faute-sur-Mer après le passage de la tempête Xynthia (AFP)
Sur toutes les maisons, une croix à la peinture rouge tracée à la hâte. Comme une balafre, comme un signe de sang apposé par le Dieu vengeur de l’Exode. A La Faute-sur-Mer, dans les lotissements des Doris et des Voiliers, l’eau meurtrière n’a épargné aucune maison. C’était il y a un mois, mais les stigmates sont encore là, blessures béantes et incongrues dans ce paysage de pins, plages et congés payés.
Dans les jardins, tout n’a pas encore été déblayé. On trouve des frigos avec des tickets de caisse du Super U aimantés sur leur porte, des congélateurs éventrés vomissant des cartons de surgelés Findus, un pot de Nutella, un lit bébé… Les sinistrés continuent à nettoyer, ranger, argumenter face aux experts des assurances. Dans ce quartier, grand comme un mouchoir de poche, on compte une centaine de pavillons au plus. Mais c’est là qu’on a dénombré le plus de morts. 29 au total. Cette nuit funeste, la mort a joué à pile ou face entre voisins et voisines. Certains ont vu « la dame de la maison qui fait le coin », une sexagénaire qui vivait seule, taper désespérément sur sa fenêtre double vitrage pour échapper à la noyade. En vain. A quelques mètres de là, un couple de retraités est resté prisonnier de ses volets électriques. Sans courant, impossible de les remonter. Un peu plus loin, le fracas de la vague a sorti du sommeil une famille avec trois enfants. Le père s’est extirpé in extremis de la maison avec sa petite fille ; derrière eux sa femme et ses deux fils ont péri noyés. Ils venaient juste d’acquérir ce pavillon de vacances. René, cantonnier retraité, de Nancy, n’en revient pas de sa chance. Il n’était pas à La Faute ce week-end-là. Il ramasse aujourd’hui quelques objets dans les décombres de sa maison achetée au début des années 2000. « C’était notre rêve, une maison à la mer. On est beaucoup à être arrivés en même temps. Les gens se connaissaient, s’ entraidaient. La tempête a tout balayé. »
Cuvette collée à la digue
A La Faute, pourtant, on n’a même pas eu le temps de pleurer les morts. Dès le lendemain, la polémique a été lancée. A qui la faute ? Des boucs émissaires, vite ! C’est Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée, qui a dégainé le premier. Ajustant dans son viseur les maires, accusés d’avoir accordé trop de permis de construire, et les promoteurs, qui « ont fait du fric ». Ah ! si seulement le conseil général, déplorait-il, « avait une compétence juridique » pour l’urbanisation du littoral ! Belle envolée.
Seulement voilà : interdire l’installation de ces lotissements dans cette « cuvette » était possible et le conseil général a eu l’occasion de faire entendre sa voix. Mais il ne l’a pas fait. En témoignent les documents exclusifs que nous avons pu nous procurer. Situés en bord de mer, les lotissements des Doris et des Voiliers ont été soumis en 1999 et en 2002 à la commission des sites, qui rassemble des élus locaux, des représentants des services de l’Etat et, à tout seigneur tout honneur, des représentants du conseil général. C’est en l’occurrence le premier vice-président du conseil de l’époque, peu soupçonnable d’anti-villiérisme, qui siégeait. Les PV sont accablants (voir encadré). Et les votes en faveur des constructions écrasants. A tous les échelons, on a fermé les yeux. « Philippe de Villiers a toujours défendu le tourisme et l’urbanisation horizontale, bref, tous ces petits pavillons près de la côte. Résultat, on a très peu de barres, mais vu la demande il y a un cruel manque de place. Alors on va chercher des terres à tout prix », dit Sylviane Bulteau, conseillère régionale PS. Philippe de Villiers n’a pas été le seul à lancer des écrans de fumée. Nicolas Sarkozy, venu mi-mars en Vendée, a fustigé justement une « cascade de décisions litigieuses ». Oubliant juste qu’il préconisait voilà à peine un an un assouplissement de la législation pour que les terrains inondables deviennent constructibles !
Pourquoi tant de cécité ? Pourquoi donc a-t-on construit dans cette cuvette ces maisons de pêcheurs, collées à la digue et à la rivière du Lay, sans pilotis ni étages pour affronter une crue ? A La Faute, tout le monde savait les zones inondables. « Avant, il y avait là des vaches, elles avaient toujours les pieds dans l’eau. Ils ont remblayé pour faire les maisons », se rappelle Renaud, un habitant. Pourtant, l’attrait de la petite maison près de la mer a été le plus fort. Les permis de construire ont été accordés. Dans les règles.
La direction départementale de l’équipement (DDE) avait donné un avis favorable. Et le préfet d’alors n’avait pas annulé les permis, en formulant un recours en justice, comme il en a le pouvoir. « La pression des élus locaux pour construire est forte. Souvent, les représentants de l’Etat qui parlent de sécurité passent pour des enquiquineurs. Des gens de la ville qui ne connaissent rien, contrairement à ceux du cru », explique-t-on à la préfecture de la Vendée. Et puis les préfets passent – le dernier en date est arrivé une semaine avant le drame. Les élus locaux, eux, restent. René Marratier, maire de La Faute, a été réélu aux dernières municipales à plus de 60% pour un quatrième mandat. Entre La Faute et la préfecture, les batailles ont été homériques. Le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) préconisé en 2001 a fait l’objet de six ans d’âpres négociations. Sans avancer d’un pouce. En 2007, le nouveau préfet perd patience et décide d’imposer l’application du PPRI. Il est trop tard pour les Doris et les Voiliers, déjà construits. « Depuis, tous les permis de construire dans les zones rouges sont interdits. Pour les permis des Doris et des Voiliers, il n’y avait pas le cadre juridique pour les rejeter », dit Béatrice Lagarde, la sous préfète des Sables-d’Olonne, arrivée il y a un an. En septembre 2009, une réunion consacrée au durcissement du PPRI et à l’extension des zones interdites à toute construction a donné lieu a une passe d’armes. Le ton est monté. René Marratier, l’édile de La Faute, a clamé que « les digues ne casseraient jamais ». La sous-préfète est sortie de ses gonds : « Je souhaite pour vous qu’il n’y ait jamais de morts. »
Pourquoi René Marratier aurait-il douté ? Pourquoi accorder foi aux expertises alors que tout le monde était derrière lui ? Y compris la justice. Quand la préfecture a imposé la fermeture du camping municipal, en pleine zone inondable, toute la commune a manifesté. 1 000 personnes, dont des conseillers généraux venus apporter leur soutien. Attaquée devant le tribunal administratif, la préfecture a perdu. Le camping est resté ouvert. La nuit du 27 février, il a été balayé par les eaux. Heureusement, il était vide.
En pleine saison, c’est par centaines qu’il aurait fallu compter les morts. Des études, il y en a eu. Ainsi que des mises en garde, timides et isolées. Mais trop tard, là encore. En témoignent les deux enquêtes publiques que nous avons pu nous procurer. L’enquête publique sur les Doris a été diligentée en… 2006, soit sept ans après l’attribution des permis de construire. Elle conclut par un avis favorable, car il faut remplir la »dent creuse inesthétique » que constitue le bout de terrain encore vierge de pavillons. Le commissaire enquêteur suggère cependant de prévoir des étages aux constructions pour mettre les personnes et les installations électriques à l’abri, des recommandations bien dérisoires puisque le lotissement était déjà construit à 90%… Combien de vies sauvées, si ces étages avaient été prévus dès le début ?
La justice remontera-t-elle la chaîne des responsabilités ? Services de l’Etat, conseil général, préfecture : difficile de porter l’estocade quand les uns et les autres se renvoient la balle, comme dans une partie de flipper. Pour l’instant, Philippe Babin, patron de l’Agence de la Plage à La Faute-sur-Mer, joue le rôle du méchant promoteur. « D’où viennent ces gens qui ont détruit nos dunes ? », fustigeait au premier jour Philippe de Villiers.
Réponse : de pas très loin. Philippe Babin est fautais depuis trois générations. Sa mère est ajointe au maire et responsable de l’urbanisme. Il fait un bouc émissaire parfait. La famille Babin possédait des terrains dans la cuvette. Aux Voiliers, la Sarl Babin a construit 35 lotissements. Pour lesquels les permis de construire ont été accordés sans trop de problèmes, on s’en doute. « On a tout fait dans le respect des lois », se défend aujourd’hui Philippe Babin. Ce qui, stricto sensu, est vrai. Même si l’argument est inaudible… « Evidemment qu’il y a eu des collusions d’intérêts. Mais dans de si petites communes, il y en a beaucoup de ce genre », remarque un connaisseur de la région.
L’autre homme sur le gril, c’est René Marratier, le maire enfermé dans un silence buté depuis les événements. « On ne le croise même plus dans la rue », constate un habitant.
La meilleure défense, c’est l’attaque ? Dès les premiers jours, une pétition de soutien en sa faveur a circulé. Elle était sur le comptoir de tous les commerces sauf à la pharmacie, dont la propriétaire est une des rares « opposantes », ce qui lui a fait perdre des clients. Mercredi dernier, le conseil municipal s’est tenu dans une ambiance à couper au couteau. Le maire a annoncé que, pour se protéger des recours éventuels, il allait demander à Olivier Metzner, ténor du barreau parisien, conseil de Philippe de Villepin dans l’affaire Clear stream, d’assurer sa défense. Pourtant, si une enquête préliminaire est en cours au parquet des Sables-d’Olonne, «procédure usuelle en cas de décès », dit le procureur, il n’y a pour l’heure aucune plainte déposée. « C’est préventif, nous explique Olivier Metzner. Dans une catastrophe naturelle comme celle-là, comme on ne peut attaquer ni le vent ni la mer, on se dirige vers la cible la plus aisée : l’élu local. » L’écoeurement gagne André Rossignol. Ce marin pêcheur, Fautais depuis des générations, a tout perdu le soir où Xynthia a dévasté les côtes. Il lâche : « On va monter une association de victimes, parce qu’on se dit que, parti comme c’est, c’est bientôt nous les sinistrés qu’on va accuser… »
Exclusif : des commissions bien indulgentes
Ils sont tous là. Dans la commission des sites, chargée de donner son aval pour la construction de lotissements en bord de mer, siègent des représentants du conseil général, des élus locaux, des services de l’Etat (direction de l’environnement, direction de l’équipement, entre autres), des associations écolos, le tout sous la présidence du secrétaire général de la préfecture de Vendée. « C’est un théâtre d’ombres. Le conseil général soutient les élus locaux. Les pressions pour construire sont telles qu’en général les écolos sont les seuls à voter contre, et encore… », dit un connaisseur du dossier. De fait, l’Adeve, l’une des associations écolos membres de la commission, a été carrément radiée de la fédération nationale, France Nature Environnement, et ce pour cause de positions trop proches des lobbies agricoles, une première. En 1999, la commission se prononce sur le lotissement des Doris n’y a pas l’ombre d’un débat. Le chef de l’urbanisme propose un avis favorable, car la « digue permet de masquer les vues à partir rive gauche de la rivière ». Traduisez : puisque le lotissement ne gâche pas le paysage et que l’esthétique est sauvée, allons-y gaiement ! Les Doris sont approuvés à 10 voix pour, 1 contre. Les constructions peuvent commencer. En 2002, la commission est saisie du lotissement les Voiliers, contigu aux Doris. Un échange surréaliste où les présents dissertent de la solidité de la digue « roulable sur 20 mètres », de la classification en zone humide ou herbacée. Herbacée, répond le maire. Une seule voix écolo s’interroge sur « les problèmes de sécurité », vu que le projet se situe à « une altitude de 2 ou 3 mètres ».
L’objection n’est pas retenue. Les Voiliers sont approuvés à 10 voix pour, 2 contre, 2 abstentions. Vient en juillet 2005 l’étape de la commission de sécurité pour les Voiliers. Tous les services de l’Etat sont représentés, il s’agit d’obtenir l’avis de la DDE pour le permis de construire. « Les risques d’inondation interdisent l’implantation du lotissement », prévient une association, qui pointe « la difficulté d’évacuation des eaux du fait de la vase », qui aurait des conséquences « catastrophiques en cas de crue ». 8 pour, 4 contre : la DDE donne un avis favorable.
Exclusif : une enquête trop tardive
Une enquête publique a été diligentée sur les deux lotissements. Il s’agissait de vérifier la conformité à la loi sur l’eau, qui s’intéresse entre autres aux problèmes d’évacuation des eaux. Pour les Voiliers, l’enquête a lieu en mars 2005. Le commissaire enquêteur donne un avis favorable car, malgré « un niveau de risques d’inondation réels », « le lotissement, une fois habité, viendra relier deux autres lotissements et comblera de fait une dent creuse, inesthétique ». Il suggère cependant que « des mises en garde soient faites aux propriétaires quant à l’emplacement des installations électriques privatives (prises en hauteur, [ …] pas de planchers électriques chauffants) ». Plus étrangement, l’enquête pour le lotissement plus ancien des Doris n’a eu lieu qu’en juin 2006, soit sept ans après les autorisations de construire ! Le commissaire constate d’ailleurs que « le lotissement est déjà réalisé à 90% ». Vigilant, il a appelé de son propre chef la direction des affaires maritimes – qui « estime le dossier recevable » – et la DDE, au sujet du PPRI (le plan de prévention des risques d’inondation). Pas de veto.
Soulignant le « parfait état des digues », il conclut donc que, « vis-à-vis des inondations, le lotissement est sécurisé ». Le commissaire suggère cependant que « les constructions restantes soient rehaussées d’un étage ( …) afin que les habitants puissent s’y réfugier en cas de crue catastrophique ». Aux Doris et aux Voiliers, il n’y a quasiment pas de maisons à étage. En 2006, Thierry Berlemont, habitant des Doris, avait demandé un permis d’agrandissement, pour construire une chambre et un étage en plus. La demande a été refusée. Motif : l’étage aurait nui à l’esthétique de l’ensemble. Thierry Berlemont a sauvé ses filles et son épouse in extremis en la portant sur son dos : elle ne sait pas nager.
Doan Bui
Un mois après Xynthia, les digues ont tenu en Vendée malgré les grandes marées de ces deux derniers jours. Alors que l’on continue sur place à panser les plaies de la tempête, qui a fait 53 morts, un pré-rapport d’enquête qui doit déterminer les responsabilités dans ces décès vient d’arriver sur le bureau du président de la République.
Le Canard Enchaîné en dévoile la teneur dans son édition de mercredi.
D’après le journal, ce document souligne le rôle des élus locaux qui ont «bétonné sans vergogne» la côte vendéenne, accordant des permis de construire dans les zones dont la dangerosité était bien connue et qui se sont avérées les plus meurtrières le 28 février dernier.
Selon le Canard, le pré-rapport montre notamment l’intervention, il y a neuf ans, du député de Vendée, Dominique Caillaud (UMP) auprès du préfet du département (devenu aujourd’hui, nous apprend le journal, directeur de cabinet du Premier ministre). Le député demandait que l’Etat revoit sa décision de fermeture du camping municipal de la Faute-sur-Mer, commune qui a payé le plus lourd tribut à la tempête. Motif de cette décision : ce camping baptisé la Côte de lumière est construit illégalement sur le domaine maritime, dans une zone qui présenterait «un risque d’inondation par rupture de digue». «Il semblerait qu’aucun incident de ce type ne se soit jamais produit et que ce risque soit nul», plaidait Dominique Caillaud.
Le rapport pourrait être transmis à la justice
Trois ans plus tard, un sénateur UMP, Jacques Oudin, revenait à la charge, expliquant qu’«actuellement, le camping de la Faute-sur-Mer se trouve parfaitement protégé de toute menace de submersion maritime». Ledit camping a été totalement dévasté le 28 février dernier.
Le Canard dévoile également comment des permis de construire ont été accordés à la pelle dans les endroits où Xynthia a pris le plus grand nombre de vies. Ainsi le lotissement des Dorris, à la Faute, où 29 personnes ont trouvé la mort, a vu le jour après l’obtention d’un permis de lotir en contrebas de la digue signé par le maire, René Marratier, en octobre 1999. Selon le Canard, la construction du lotissement est alors confiée à une association foncière urbaine dont la première adjointe est d’ailleurs membre. Elle signera de nombreux permis de construire dans la zone, dont certains sur les terrains détenus par son propre fils, agent immobilier.
Et le Canard de révéler que le permis de construire du lot 29 d’un des lotissements a été délivré en 2007, alors que l’acte stipule que le terrain est situé en zone bleu foncé à savoir «dans une zone d’alea moyen à fort de submersion marine». Xynthia a tué deux adultes et deux enfants dans le pavillon construit sur ce lot.
Le pré-rapport d’enquête sera complété par une version définitive, qui devrait être rendue dans la première quinzaine d’avril. D’après le Canard, elle pourrait atterrir sur le bureau d’un juge. A lui alors de déterminer si les intérêts de certains ne l’ont pas emporté sur la protection des habitants.
Un mois après le passage de la tempête Xynthia qui a fait 53 morts, le « Canard enchaîné » publie mercredi des documents dans lesquels des élus plaidaient pour l’attribution de permis de construire ou l’autorisation d’un camping à La Faute-sur-Mer, l’une des communes frappées de la côte vendéenne.
Le journal publie un extrait présenté comme une lettre écrite le 8 octobre 2001 par le député UMP de Vendée Dominique Caillaud à l’attention du préfet de Vendée de l’époque, Jean-Paul Faugère. L’auteur y plaide contre la décision du préfet de fermer le camping « La Côte de Lumière » de La Faute-sur-Mer. « Il semblerait qu’aucun incident de ce type ne se soit jamais produit et que ce risque soit nul », est-il écrit à propos du risque d’inondation par rupture de digue.
Un autre courrier, présenté comme daté du 16 septembre 2004 et envoyé par le sénateur UMP de Vendée Jacques Oudin à la sous-préfète des Sables-d’Olonne, plaide lui aussi pour « l’autorisation d’occupation du domaine maritime » pour le camping de la Faute-sur-Mer, selon le journal. « Le camping de la Faute-sur-Mer se trouve parfaitement protégé de toute menace de submersion marine », est-il assuré dans l’extrait publié. Le camping a été dévasté le 28 février dernier, rappelle le journal.
Le « Canard enchaîné » publie également un extrait de permis de construire daté du 21 décembre 2007 autorisant la construction d’une maison individuelle dans « une zone d’aléa moyen à fort de submersion marine ». Le permis de construire est signé par la maire adjointe de la municipalité chargée de l’urbanisme, Françoise Babin, dont le fils, promoteur immobilier, possédait, affirme le journal, des terrains du lotissement. L’acte a été validé par la préfecture, d’après le « Canard », qui ajoute que « deux adultes et deux enfants ont péri noyés » dans la maison en question.
Edité à 11h26
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REPORTAGE – Une pétition qui passe mal chez les sinistrés…
Elle est apparue sur les comptoirs des commerces de la Faute-sur-Mer (Vendée) peu après le passage de la tempête Xynthia. Depuis, la pétition de «soutien au maire René Marratier et à son conseil municipal» a recueilli «500 signatures», calcule la coiffeuse. Soit exactement la moitié de la population en hiver de la petite station balnéaire, qui se divise sur les présumés «conflits d’intérêts» qui auraient dicté l’attribution des permis de construire dans des zones inondables : le fils de l’adjointe à l’Urbanisme est en effet agent immobilier dans la commune. «Hier, une femme est entrée sans dire bonjour dans le magasin, et a piqué une crise pas possible», témoigne ainsi une commerçante, sous couvert d’anonymat. «Elle trouvait lamentable qu’on puisse soutenir le maire. Pourtant, lui aussi a été victime des inondations.»
«On pensait simplement que l’eau allait monter tranquillement»
«Ici, même les sinistrés nous soutiennent», assure de son côté Marie-Thérèse Tarrery, adjointe au maire en charge de la Communication. «Tout le monde est conscient qu’on vit dans un pays dangereux, protégé par les digues. On pensait simplement que l’eau allait monter tranquillement…» Pour elle, il faut surtout «arrêter de croire que la commission d’urbanisme a été achetée». Il faut reconnaître que toute la commune tirait bénéfice de cette urbanisation, de près ou de loin, via les emplois et les ressources financières qu’elle générait.
En attendant, des lotissements entiers de sa commune ont été désertés. Seuls restent, sur les façades, les croix tagguées par les secours pour signifier que la maison a été inspectée. Au camping municipal en bordure de l’estuaire, dont le préfet a ordonné l’évacuation d’ici au 15 avril, les habitués déménagent «à contrecœur». «Cela fait trente-deux ans qu’on faisait 900 km pour venir ici en vacances», soupire Albert, un Luxembourgeois de 50 ans, qui démonte la terrasse de son mobil-home. «De toutes façons, on reviendra à La Faute. On prendra une location.»
Un mois après la tempête Xynthia, les cicatrices de la catastrophe sont toujours bien présentes. Jean-Jacques Brot, préfet de Vendée qui participera à une réunion de travail lundi à Matignon, était l’invité de RTL Week End pour faire le point sur la situation des sinistrés.
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Il y a tout juste un mois dans la nuit 27 au 28 février, la tempête Xynthia ravageait le littoral charentais et vendéen faisant 53 morts, 7 blessés graves et 500.000 sinistrés. La rédaction s’est mobilisée pour faire le point sur la situation.
Mercredi soir, lors de la réunion du conseil municipal de La Faute-sur-Mer.
Discrets depuis le drame, au coeur de la polémique, les élus de La Faute se défendent. A l’issue du conseil, ils ont répondu à nos questions.
Avez-vous le sentiment de porter le chapeau ?
René Marratier, le maire : « Nous sommes seuls face à la meute. On a été livrés à la vindicte populaire. Même si je comprends certaines choses, on a déjà un lourd fardeau à porter. Moi-même je suis sinistré. Vous croyez qu’on n’en a pas déjà assez sur la tête ? Personne ne s’occupe de savoir si les élus ont, eux aussi, besoin d’un soutien psychologique. »
Une pétition circule. 500 signatures en votre faveur. C’est important ?
Marie-Thérèse Tarrery, adjointe : « Oui. Dans la commune, on nous soutient. À l’extérieur, on est traité d’incompétents. Comme si nos commissions n’avaient pas étudié les dossiers. Ceux qui ne connaissent pas le terrain, nous attaquent. »
Un élu : « Dimanche dernier, un électeur sur deux est venu dire à monsieur le maire : on est avec vous. On vous encourage. C’est quand même quelque chose »
René Marratier : « Cela donne envie de se battre pour rétablir des vérités. »
Pourquoi avoir laissé construire en zone inondable ?
Une élue sinistrée : « Toute la commune est inondable. Si vous allez par là, on rase tout. L’Aiguillon est tout aussi inondable. Ma maison date de 1958 et j’avais un mètre vingt d’eau. »
Pourquoi, avoir demandé en novembre dernier à repousser l’enquête publique du plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) ?
René Marratier : « Le PPRI a été accepté par anticipation le 1er juillet 2007. Il été rédigé par les services de l’État avec, normalement, un rendu de copie le 1er juillet 2010. Le délai d’instruction est de trois ans. »
Françoise Babin, première adjointe : « Pendant deux ans et demi, on n’a jamais rencontré les services de l’État. Et, puis ils viennent en novembre, en nous disant : y’aura une enquête publique au mois de janvier… »
René Marratier : « On est en démocratie. On a le droit de ne pas être d’accord. On a contesté le PPRI plus sur la forme que sur le fond. Il y avait des choses à faire préciser. Par exemple, en zone PPRI, comment mettre un portail électrique sur une clôture en brande ? »
Les secteurs interdits à l’habitat vont être dévoilés d’ici peu…
René Marratier : « On attend. Certains veulent faire des croix sur la commune, d’autres veulent la raser. On saura la semaine prochaine, mardi ou mercredi, lorsque préfet va annoncer le périmètre. C’est aussi pour cela, qu’en partenariat avec notre assurance, la SMACL, qu’on sollicite un avocat de renom. Ça peut aider… »
Patrick Maslin, adjoint : « S’il n’y a pas la mise en place de cellules psychologiques importantes quand le préfet va annoncer sa décision, on risque d’avoir des soucis. On a demandé une double cellule de soutien. »
Vous craignez le pire ?
René Marratier : « On s’attend à tout. Faire de La Faute un exemple ? Pourquoi là plus qu’ailleurs? Il y a des milliers de kilomètres inondables sur le littoral. »
Pierrette Billet, une élue sinistrée : « Faut pas croire, on va se battre pour rester. C’est notre vie ici. »
À combien évaluez-vous les dégâts dans la commune ?
René Marratier : « Impossible de chiffrer. Et les morts. Ce n’est que des gens qu’on connaissait. On y pense tous les jours. »
Quelle aide financière, avez-vous reçu de l’État ?
Patrick Maslin : « Jusqu’à présent 169 000 €. Cela a payé une partie des secours. Mais sur ces 169 000 €, 145 650 € provenaient de dons… »
En résumé, dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?
Une élue : « Comme des zombies. »
René Marratier : « On est mal. Mais on va se battre pour que les sinistrés puissent rester sur la commune. »
Patrick Maslin : « Nous sommes quinze personnes autour de la table, c’est quinze personnes solidaires. »
Recueilli par Renaud GARNIER.
Ouest-France
Publié le 22/03/2010 N°1955 Le Point
Émilie Lanez
Depuis la veille, ils scrutaient le ciel plombé. Au crépuscule, ils ont fermé leurs volets, remisé voitures et vélos et interdit à leurs enfants de sortir. Dans les jardins, les arbres grincent. La météo annonce une tempête. L’alerte est rouge. Ce samedi 27 février, ne voyant rien poindre du ciel toujours sombre, les habitants des côtes vendéenne et charentaise se sont barricadés puis couchés. Sans savoir qu’ils se livraient à la nuit, s’offraient à la merci d’une mer déchaînée. Car cette fois, contrairement à la tempête Klaus de janvier 2009, ce n’est pas le ciel qui est tombé sur les hommes. Mais la mer qui les a acculés, noyés, retrouvant dans sa colère les étendues planes d’où les hommes, dans leur cupide désinvolture, avaient cru pouvoir la chasser éternellement. Vers 3 heures du matin, le dimanche 28 février, Xynthia a soulevé l’Océan, s’est engouffrée dans ces zones pavillonnaires, parfois situées au-dessous du niveau de la mer, pour s’épandre. 51 morts, dont 33 en Vendée, 11 en Charente-Maritime, et encore 8 disparus. Comment expliquer qu’une tempête, annoncée depuis sept jours, ait pu, dans un pays organisé, suspendu à sa radio, tuer autant ? A qui la faute ?
Philippe Arbogast dirige le centre de recherche sur la dynamique des tempêtes à Météo France. Le coup de vent a été repéré dans ses services le 21 février. Sur les écrans de veille du centre toulousain, la tempête est quadrillée sur une échelle de 2,5 kilomètres. Assez précis pour une dépression qui s’est nouée à 1 000 kilomètres au sud des Açores. « Lorsque nous avons calculé que cette tempête d’une vigueur exceptionnelle allait souffler sur les côtes au moment précis où la marée culminerait à un coefficient de 102, il fut décidé de placer sous alerte rouge quatre départements : la Vendée, les Deux-Sèvres, la Vienne et la Charente-Maritime. Nous avons alors prévenu l’ensemble des instances de l’Etat. L’alerte a été donnée très tôt et dans des termes précis . » Le système de vigilance existe depuis octobre 2001. Ces neuf dernières années, il y a eu six alertes rouges, dont deux pour des tempêtes. Xynthia est la deuxième. Ces alertes intègrent sept paramètres (inondations, vents, canicules, précipitations…). Tout est prévu, sauf… « la surcote de la mer, un élément que nous étions en train d’ajouter à nos sept paramètres » , remarque Alain Beuraud, du centre de recherche de Météo France. La surcote, c’est lorsque la mer dépasse sa hauteur normale. Ce 28 février, elle fut en certains points (comme aux Sables-d’Olonne et à La Rochelle) de 1,60 mètre. Enorme. Il faut imaginer la tempête comme une ventouse. Placée au-dessus des côtes vendéenne et charentaise, elle aspire l’eau vers le haut. Cette hauteur fut meurtrière, car elle a passé outre les digues, rompu les plus fragiles. En pleine nuit, la masse d’eau a submergé des zones très basses. Triste effet mécanique, ces débordements maritimes empêchent dans le même temps les cours d’eau de refluer. Ainsi, à La Faute-sur-Mer, l’estuaire du Lay déborde et ne peut s’écouler dans la mer, comme il le devrait pour se calmer. Les maisons sont inondées, prises en étau dans l’eau. 25 habitants y mourront.
Prisonniers. « Xynthia incarne le comble de la malchance, remarque Jean Jouzel, climatologue et glaciologue, président du Haut Conseil de la science et de la technologie. Aurait-elle soufflé six heures plus tôt que tout eût été différent . » Pourquoi ? D’abord parce que les habitants n’auraient pas été prisonniers de leurs maisons, surpris dans leur sommeil. « De jour, ils auraient pu voir venir la mer », observe Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France. « On avait prévu l’élévation de la mer, mais nous ne pouvions pas prévoir que les digues rompraient », commente Philippe Arbogast. L’alerte relayée par les autorités (Sécurité civile et préfecture) a-t-elle été suffisante ? « Il est difficile de prendre la mesure du risque extrême. L’Etat aurait-il dû procéder à l’évacuation totale des zones côtières ? La réponse n’est pas simple. C’est un autre risque, très important, de mettre sur les routes des milliers de voitures alors que les vents soufflent à 160 km/h , réfléchit Alain Beuraud. S i on choisit cette option, cela implique que des dizaines de fois on évacuera les côtes pour rien, en vain. » Et comment réagiront les habitants lorsque pour la énième fois on leur enjoindra de tout quitter, qu’ils renâcleront, n’y croyant guère, et que cette fois sera la mauvaise ? « Il existe une contre-culture du risque ; c’est un processus psychologiquement délicat », ajoute Philippe Arbogast. La méthode américaine d’évacuation totale des zones à risque est culturellement différente et motivée par un risque bien plus meurtrier. Il s’agit là-bas de cyclones, non de tempêtes, si violentes soient-elles. « Notre degré de développement nous a conduits à moins nous soucier des caprices de la nature, analyse Jean-Marc Jancovici, climatologue. Nous nous rapprochons toujours plus des bords de l’eau. Les élus ne résistent pas à cette pression foncière, ils oublient que la nature reprend toujours ses droits. Les citoyens, eux, sont schizophrènes. Ils en veulent aux élus lorsque ceux-ci leur interdisent de construire au bord de la mer. Lorsque la mer jette bas leurs maisons, ils le reprochent aux même élus, c’est dingue ! » Dans la région sinistrée par Xynthia, 100 000 logements étaient construits en zone inondable. « Il y a cinquante ans, il n’y avait pas de zones d’habitat sur les côtes, c’est une folie d’avoir oublié la mer », ajoute Alain Beuraud. Ce constat est unanime. Et tragiquement tardif. Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a promis d’être ferme. « Je compte durcir les règles, il y a des zones où on ne peut absolument pas construire. » « Il faut être raisonnable et bâtir moins près de la mer », espère en écho Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée. Bien, mais que faire des milliers de logements désormais habités sur les côtes ? Les détruire ? Prier pour que la tempête reprenne ses chemins ordinaires au large de l’Ecosse ? « Xynthia préfigure typiquement ce qu’occasionnera l’élévation du niveau des mers, analyse Jean-Marc Jancovici. Les dommages seront discontinus. Les infrastructures s’étant dramatiquement approchées des bords de mer, plus le niveau monte, plus ces débordements meurtriers surviendront. Nous habitons tous à La Nouvelle-Orléans . » L’alerte est donnée. Sera-t-elle cette fois entendue et écoutée ?
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